Mission du Parlement européen en Ukraine. Isabel Wiseler-Lima a participé à la mission de la sous-commission des droits de l’homme à Kyiv et à Chernihiv Oblast en Ukraine

25.10.2023 17:45

Mission du Parlement européen en Ukraine. Isabel Wiseler-Lima a participé à la mission de la sous-commission des droits de l’homme à Kyiv et à Chernihiv Oblast en Ukraine

Remarque importante

Les points de vue exprimés sont ceux de la délégation nationale et ne reflètent pas la position du Groupe

Isabel Wiseler-Lima MEP
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En avion jusqu’en Pologne puis avec le train de nuit, Isabel Wiseler-Lima, porte-parole pour le PPE au sein de la sous-commission des droits de l’homme s’est rendue avec 5 autres députés européens à Kyiv et dans la région de Chernihiv en Ukraine. Départ le samedi matin et retour le mardi en fin de journée - 24 heures de voyage à l’aller et 24 heures au retour. Sur place, le dimanche a été consacré aux rencontres à Chernihiv au nord de Kyiv. Rencontre avec les autorités locales, avec des témoins et des survivants - sur les lieux où les crimes ont été commis : le village Yahidne. Les témoignages étaient saisissants. 

 

« Se retrouver dans cette cave où avait été entassé tout un village, plus de 360 personnes - dont 7 sont mortes dû aux conditions de détention et 10 ont été exécutées - a été l’un des moments les plus difficiles de cette mission. Une seule envie : sortir de cet endroit oppressant, sordide où l’air était rare et où les murs révélaient l’horreur de ce qui s’y était passé. Penser que, là, avaient dû passer 28 jours des femmes, des hommes et des enfants, dans des conditions de non-hygiène indescriptibles, sans médicaments, avec peu ou pas de nourriture, avec des mourants et des cadavres de proches … penser que les soldats russes - souvent ivres - descendaient régulièrement chercher des filles … 

Écouter ces témoignages, parler - dans cette cave-même - avec ceux qui ont survécu … Les émotions ressenties sont indescriptibles … L’horreur, la cruauté palpables. » s’est exprimée Isabel Wiseler-Lima. 

Le soir, avait été organisé une rencontre avec des ONGs qui documentent les crimes et prêtent assistance aux victimes. À la fin, retour précipité de la délégation à l’hôtel car les sirènes retentissaient dans Kyiv: une alerte aux drones indiquait que tout le monde devait se diriger vers les refuges. Heureusement après une demi-heure passée dans les souterrains de l’hôtel, l’alerte a été levée. 

Le lundi a été consacré à des rencontres institutionnelles : échanges, entre autres, avec Ivanna Klympush-Tsintsadze, présidente de la commission parlementaire d’intégration européenne, avec Daria Herasymchuk, conseillère et commissaire du Président d’Ukraine pour les droits des enfants - elle a parlé de la déportation des enfants et du programme Bring Kids Back UA

Autre moment fort de cette mission : le Centre Hope and Healing où d’abord il y a eu l’échange avec M. Kuleba, le fondateur de l’association Save Ukraine qui a réussi à sortir des enfants de Russie. Et puis surtout la rencontre très émouvante, dans ce lieu, avec des jeunes enfants et des adolescents qui avaient été déplacés en Russie par l’occupant et n’ont été ramenés en Ukraine qu’il y a peu. Ainsi le témoignage d’une adolescente devenue majeure en territoire russe et qui n’a pas voulu revenir sans son frère de douze ans qui avait été placé dans une famille. Or le jeune garçon avait entre-temps peur de repartir avec sa sœur puisqu’on lui avait inculqué qu’il allait être tué par les nazis s’il retournait en Ukraine. Cet endoctrinement est réalisé de manière systématique sur les enfants et les jeunes. Le sort de ces enfants doit absolument nous concerner tous. 

Le dernier rendez-vous a été avec le procureur général d’Ukraine. Andriy Kostin fait, non seulement un travail exceptionnel pour que l’agresseur soit rendu responsable des crimes qu’il a commis, mais il mène également une lutte très efficiente contre la corruption et la grande criminalité dans son pays. L’échange a été particulièrement instructif et a mis en relief que les cas de mise en examen de personnalités très en vue - largement repris dans les médias internationaux - sont dus à une politique anti-corruption poursuivie avec détermination. 

La délégation a assuré ses différents interlocuteurs que le Parlement européen était aux côtés des Ukrainiens, que le but était de les soutenir sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne, que les crimes contre l’humanité commis sur le territoire ukrainien devaient être jugés et que nous soutenons la création d’un tribunal international dont la légitimité ne pourra être mise en cause. 

« A côté des enfants déplacés, le sort des milliers de prisonniers de guerre civils ukrainiens déplacés et incarcérés en Russie et en Bélarus de manière tout à fait arbitraire et injustifiée doit obtenir l’attention internationale. Ces femmes et hommes sont gravement en danger et il n’y a aucun mécanisme international dédié à de tels cas. Nous ne pouvons être indifférents ni nous habituer aux drames que vivent les Ukrainiens. Notre message à leur égard reste et restera le même : nous sommes à vos côtés et ceci aussi longtemps que nécessaire ! » a ajouté Isabel Wiseler-Lima. 

 

 

 

A gauche de la porte les noms de ceux décédés dans ce sous-sol, à droite les noms de ceux exécutés par l’agresseur.  L’homme est un survivant ; la femme est la maire de cette communauté, le nom de son gendre est inscrit au mur.

 

 

Dans le centre Centre Hope and Healing de l’association Save Ukraine où les enfants qui avaient été déportés en Russie trouvent l’aide psychologique et affective nécessaire pour guérir et se reconstruire.

 

 

Notes aux éditeurs

Avec 178 députés issus de l'ensemble des Etats membres, le Groupe PPE est le groupe politique le plus important du Parlement européen

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