« Right2water »: verre à moitié vide ou à moitié plein?

La Commission européenne vient de réagir à l'initiative Right2water, première initiative citoyenne européenne, auditionnée par le Parlement européen il y a quelques semaines. Membre de la commission Environnement du Parlement européen et gouverneur au Conseil Mondial de l'Eau, Sophie Auconie revient sur cette réponse rendue publique hier:

« L'initiative citoyenne européenne constitue la quintessence de la démocratie directe et œuvre à rapprocher l'Union européenne de ses citoyens. Malheureusement, pour ce qui concerne l'initiative Right2water,  je regrette que la Commission européenne ne soit pas allée au-delà d'un soutien de principe à l'accès à l'eau en Europe et dans le monde. Je milite depuis longtemps pour que l'UE incite les États membres à collecter des fonds finançant des projets d'assainissement et d'accès à l'eau dans les pays en développement, sur le modèle de la loi française "1% solidarité pour l'eau" » a précisé Sophie Auconie.

La députée européenne a également souligné son engagement à maintenir une approche raisonnée concernant la libéralisation du secteur de l'eau: « En poussant des cris d'orfraies contre les opérateurs privés du secteur de l'eau, certains représentants de l'initiative Right2water ont offert une approche caricaturale et condamnée d'avance. Les services d'approvisionnement en eau et de gestion des eaux usées sont déjà exclus de la libre prestation transfrontière des services et les services de l'eau ont en outre été exclus en 2013 de la directive sur les concessions » a rappelé la députée.

« La Commission européenne ne pouvait dès lors aller plus loin que ce qu'elle a proposé, c'est-à-dire, une consultation publique sur la mise en œuvre de la directive 98/83/CE sur la qualité de l'eau potable et un rappel de l’ensemble du travail important déjà effectué au niveau européen. Quand le dogmatisme veut s'imposer, c'est malheureusement l'initiative citoyenne Right2water qui boit la tasse » a-t-elle conclu.