Discours de politique générale du nouveau Premier ministre: « Aucun souffle européen »

08.04.2014 15:27

Discours de politique générale du nouveau Premier ministre: « Aucun souffle européen »

Remarque importante

Les points de vue exprimés sont ceux de la délégation nationale et ne reflètent pas la position du Groupe

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« Sur l’Europe, Manuel Valls s’inscrit dans la droite ligne de la politique tracée par son prédécesseur et par François Hollande : toujours la même inconstance et la même faiblesse au sommet de l’État. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la France et ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'Europe », a déclaré Jean-Pierre Audy, suite au discours de politique générale prononcé par le nouveau Premier ministre de la République française devant les députés de l'Assemblée nationale.

« Dans tout son discours, le Premier ministre n’a pas dit un mot pour indiquer comment il allait contribuer, avec ses ministres qui sont co-législateurs européens, à redonner à la France une voix forte en Europe ! » s'est étonné l'eurodéputé.

« Nos voisins européens mènent des réformes courageuses pour le bien-être de leur peuple, pour respecter leurs engagements vis-à-vis de leurs partenaires, reconstruire leurs économies sur des bases saines et renouer avec la croissance. Leurs efforts portent leurs fruits comme en Allemagne mais aussi en Espagne, au Portugal et en Irlande. Mais en France, le gouvernement socialiste, lui, non content de continuer à enfoncer le pays dans la crise depuis deux ans et demi, rechigne à mener les réformes nécessaires : flexibilité du marché du travail, baisse de la dépense publique, compétitivité industrielle... Comment la France peut-elle jouer un rôle fort en Europe si elle est la mauvaise élève de l’Union? » a déclaré Jean-Pierre Audy.

« Au lieu de s’attaquer au déficit public, les socialistes préfèrent demander des délais humiliants et ne pas respecter la signature de la France qui, pourtant, a ratifié le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (règle d'Or, le traité que François Hollande avait promis de renégocier pendant sa campagne présidentielle). Faire porter à un euro prétendument trop fort la responsabilité de la situation économique de notre pays est irresponsable et fait le lit du populisme, alors que les États sérieux font des réformes sur la compétitivité qui est la clef de la réussite » a critiqué Jean-Pierre Audy qui attend avec impatience le programme national de réforme prévu par les procédures européennes au sein du semestre européen et qui sont validées par le Conseil européen au sein duquel siège le chef de l'État.

« Outre les finances, Manuel Valls a démontré, par son discours, le peu d’intérêt qu’il porte aux sujets européens fondamentaux tels que la politique industrielle de la France en Europe, la politique commerciale, l'agriculture, l'avenir de la défense européenne, les questions d’immigration, le fonctionnement de l'espace Schengen ou les futurs élargissements de l’Union européenne. Les citoyens doivent savoir que le gouvernement socialiste est favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne ! Nous, à l'UMP, nous y sommes opposés » a dénoncé Jean-Pierre Audy.

Jean-Pierre Audy s'est réjoui de toutes les mesures qui permettent d'abaisser le coût du travail et qu' « enfin, avec 1000 chômeurs et 200 faillites d'entreprise par jour supplémentaires, les socialistes comprennent que le coût du travail est un élément crucial de la compétitivité ».

Sur les grandes régions, Jean-Pierre Audy s'est dit très réservé : « Lorsque vous avez une grande région qui va compter environ 6 à 9 millions d'habitants et si vous acceptez une langue régionale, alors vous ne savez pas où vous allez !  Regardez l'Ecosse, la Catalogne, La Flandre, la Wallonie... » a-t-il expliqué.

« De toute façon, sur les questions européennes, nous ne pouvions pas attendre plus d'un chef de gouvernement qui n'a même pas prévu un ministère de plein exercice aux affaires européennes» a conclu, désabusé, le président de la délégation française au Groupe PPE qui rappelle que les mots « affaires européennes » ont été supprimés, en juin 2012, du titre de l'ancien ministère des affaires étrangères et européennes par Laurent Fabius.

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